Congrès AFVAC 2009, suite :
PARTICULARITE DU CHATON NOUVEAU-NE : GIOVANNA BASSU, DMV, Bruxelles
La particularité du nouveau-né est son immaturité.
Le nouveau né est sourd, aveugle, ne marche pas, ne sait pas régler sa glycémie (ne peut donc pas réguler sa température corporelle). Les fonctions rénales, du foie et cardiaques sont également immatures.
Son développement :
A la naissance, il pèse entre 80 à 140 gr, le poids variant d’un race à l’autre et en fonction de la taille de la portée. Le poids moyen d’un chaton est d’environ 2 à 4% du poids de la mère. Sa respiration : 15 à 35 respirations/minute.
Sa température rectale est de 36-37°C. Si elle tombe sous 34°C, on parle d’hypothermie. Dans ce cas, le chaton se déshydratera rapidement.
La majorité des décès néonatales sont dûs à une absence de maturité plutôt qu’à un caractère infectieux.
LE SEVRAGE : Colette ARPAILLANGE, Vétérinaire Comportementaliste diplômée, ENVA, Atlanpole la chantrerie Nantes
Définition :
Le sevrage correspond au passage d’une alimentation exclusivement lactée à une alimentation solide.
Le sevrage «alimentaire» est suivi du détachement de la mère qui peut être considéré comme une sorte de «sevrage comportemental» (=séparation d’avec la mère).
Sevrage d’avec la mère = Séparation
Quand commencer le sevrage alimentaire :
Le sevrage commence lorsque le poids moyen acquis quotidiennement commence à diminuer, en général vers 4 semaines.
Il faut procéder par étape de 4 à 5 jours afin de s’adapter au changement de conformité du tube digestif (Précoce chez le chaton par rapport à d’autres espèces).
A l’opposé, le changement enzymatique est assez tardif (19 semaines).
En cas de diarrhées du sevrage (origine alimentaire), il faut limiter les apports lactés.
Dans la nature, la mère commence à apporter des proies au nid vers 4 semaines. Les chatons sont capables de tuer des souris à partir de 5 semaines.
Les jeux interactifs avec la mère et les autres chatons de la portée débutent au moment du sevrage.
Modalités pratiques : aspects nutritionnels :
On débute le sevrage par une bouillie lactée faite à partir d’aliment d’excellente qualité afin de limiter les troubles digestifs.
Il faut éviter de distribuer aux chatons un aliment acidifiant car cela peut perturber la minéralisation osseuse et ralentir la croissance.
Après le sevrage, une certaine diversité alimentaire doit être recherchée, particulièrement au niveau de la consistance (aliments sec et humide). En effet, le chaton ayant tendance à fixer durablement ses préférences alimentaires, il est préférable de diversifier celle-ci afin d’éviter d’en faire un chat difficile.
En revanche, pour l’adulte, une certaine monotonie doit être recherché afin d’éviter les surconsommations et les excès de poids.
Conséquences comportementales du sevrage :
La période du sevrage coïncide avec la période de socialisation.
Cela débute chez le chat à la fin de la 3ème semaine avec l’apparition de la thermorégulation pour s’achever à la fin de la 7ème semaine.
ELEMENTS CLEFS : Les acquis complémentaires.
La période de socialisation est fondamentale. La proximité avec la mère permet au chaton un apprentissage par imitation. Il apprend à devenir adulte.
C’est pendant cette période qu’il se familiarise avec l’inconnu et apprend à distinguer les espèces «amies» des espèces «ennemies».
On parle de «Socialisation intra-spécifique» (ceux de son espèce) et de «Socialisation inter-spécifique» (autres espèces).
Conclusion :
Le sevrage, et notamment la séparation avec la mère (surtout si elle est brutale, précoce) constitue un stress indéniable.
Le stress vient affaiblir les défenses immunitaires et augmente le risque de contracter des maladies infectieuses.
Un aliment de qualité et de bonnes pratiques d’élevage permettent de limiter les risques.
LA VISITE D’ELEVAGE –HYGIENE EN ELEVAGE- : Christian DUMON
Les grands principes de l’hygiène et de la désinfection sont globalement connus de tous les éleveurs .mais bien souvent partiellement appliqués. C’est pourquoi, ils vous sont présentés, regroupés sous une présentation ordonnée dénommée: «les dix commandements».
Une étude statistique sur la dissémination des maladies en élevage félin montre l’importance de la prophylaxie sanitaire.
Hygiène défectueuse :
En effet, les 2 points responsables de la dissémination des maladies en élevage félin sont «Hygiène et désinfection insuffisantes» (16%), le 3ème point étant un «mauvais contrôle des mouvements d’animaux dans l’élevage» (84%).
Les «dix commandements» s’appliquent plus spécifiquement à des élevages de tailles importantes mais ils peuvent être adaptés aux petits élevages familiaux :
1er commandement : «Seule une surface propre peut être désinfectée ; Aucun désinfectant ne peut être actif sur une surface sale».
Le 1er objectif doit être la propreté. Il faut retirer les excréments tous les jours et laver et désodoriser les bacs à litière, conformément à l’arrêté du 30/06/1992 traitant des obligations des propriétaires de chatteries.
2ème commandement : «Il n’existe pas de désinfectant «miracle», «bon pour tout» ni «bon sur tout» (bois, carrelage,…). Exemple : Un produit actif sur les virus sera sans effet sur les œufs de parasites, un autre produit actif sur l’herpes virus sera inactif sur la chlamydiose.
Il faut donc, bien connaître le spectre d’activité du produit utilisé, savoir le choisir en fonction des situations et des problèmes spécifiques à chaque élevage. C’est pour cela qu’il est judicieux de ne pas toujours employer le même désinfectant mais plutôt d’utiliser, alternativement, des produits différents.
Il faut tenir compte lors du choix du désinfectant, de la compatibilité chimique avec le détergeant préalablement utilisé.
En revanche, s’il faut alterner les désinfectants, le même détergent peut être employé en permanence.
Détergeant-Désinfectant : Aucun produit ne font les deux (selon les publicités : Si!) Il faut laisser agir 10 minutes, chaque produit pour qu’il soit efficace.
Il faut tenir compte de la toxicité de certains désinfectants pour les chats (ex : aldéhydes, phénols de synthèse,…).
Pour connaître les indications et contre-indications des produits homologués par le ministère de l’agriculture, on peut se renseigner auprès du laboratoire de l’INRA à Fougères.
3ème commandement : «Un désinfectant n’est actif que si on le laisse agir 10 à 15 minutes avant rinçage et s’il est employé selon les indications du fabricant». Exemple : concentration à respecter, température de l’eau (chaude, froide,..). Il faut savoir que l’eau de javel est plus active diluée dans l’eau chaude et les iodoformes dans l’eau froide.
4ème commandement : «Respecter un principe essentiel : la marche en avant.».
Les différentes pièces doivent être traitées dans un ordre précis :
1)La maternité, 2) Le secteur des jeunes en croissances, 3) le secteur des adultes, 4) Le local de saillie, 5) Le local de quarantaine (très isolé), 6) L’infirmerie (hermétique).
Dans les petites structures (élevages familiaux), il convient d’adapter ces prescriptions. Il faudra s’occuper, en priorité, de la maternité et portée une tenue vestimentaire différente (minimum : gants et sur-chaussures).
5ème commandement : «Respecter toujours le même plan de désinfection» : Eliminer les excréments, laver quotidiennement tous les secteurs (sols et installations diverses), désinfecter quotidiennement la maternité, l’infirmerie – tous les 2 ou 3 jours le secteur des jeunes, le local de saillie et de quarantaine – 1 fois par semaine le secteur des adultes.
6ème commandement : «Ne pas oublier insectes et rongeurs». Ce sont des vecteurs de maladies car ce sont des réservoirs de virus, de microbes ou de parasites.
Attention à la toxicité de certains produits insecticides pour les chats.
DERATISATION – DESINSECTISATION : 1 fois par an en tenant compte de la dangerosité des produits utilisés.
7ème commandement : «Il faut combattre les mauvaises odeurs car elles donnent une image négative de l’élevage aux visiteurs». Utilisation de l’appareil à vapeur : La vapeur augmente les odeurs.
8ème commandement : «Dans les cas extrêmes, ne pas hésiter à pratiquer le vide sanitaire».
Lors d’une épizootie ou pour en finir avec une endémie récurrente, il est parfois nécessaire d’utiliser les grands moyens : Enlever les animaux du secteur à traiter, procéder à un lavage sous pression, désinfecter, cela peut aller jusqu’à utiliser du Formol appliqué avec masque et que l’on laisse agir 48h.. Faire revenir les animaux 5 jours plus tard après un nouveau lavage sous pression.
9ème commandement : «La notion du microbisme d’élevage». Malgré toutes les mesures de désinfection, il persiste un microbisme ambiant, sans danger pour les animaux qui y vivent. Cet état justifie un dixième commandement.
10ème commandement : «La quarantaine». En raison du microbisme résiduel (inévitable), tout animal introduit dans l’élevage doit être placé en quarantaine.
Dans le local d’isolement, on procédera au contrôle des vaccins, aux tests des maladies virales ou bactériennes pour lesquelles un test existe. Un examen coproscopique et un raclage cutané peuvent être effectués pour détecter un possible parasitisme. Si il y a un changement de nourriture entre les 2 élevages, on procédera à la transition alimentaire.
Autres précautions : Il faut aussi être vigilant aux mouvements de personnes. Certains visiteurs pour chaton (personne dans la maternité, mettre des sur-chaussures, éviter qu’ils ne touchent les animaux à la vente sans s’être désinfecté les mains) ou le représentant en Petfood qui doit s’arrête à la porte afin d’éviter d’introduire les pathologies croisées chez les clients précédents. Il faut éviter de laisser, à ces personnes un libre accès à l’élevage.
Conclusion : Une bonne alimentation, des vaccinations à jour, des traitements anti-parasitaires réguliers ne résolvent pas tout, la prophylaxie sanitaire est aussi très importante.
-ELEVAGE ET PENSION : Toujours dissocier et se changer complètement entre 2 actions.
-EN MAISON : La désinfection de toutes les pièces est impossible et pas indispensable tous les jours.
Les adultes circulent.
Il faut surtout être vigilant dans la maternité et les pièces de maternité.
-LE NOMBRE DE M2 POUR UN CHAT: Uniquement prévu pour les animaux de laboratoires. Pour les chiens : Box plus courette = 4m2
DE LA VISITE D’ELEVAGE A LA VISITE CHEZ LE SPECIALISTE – APPLICATION A L’OPHTALMOLOGIE : LE DEPISTAGE DES TARES : GILLES CHAUDIEU – Vétérinaires ophtalmologue, Chamalières.
Définition d’une «tare» : C’est une anomalie héréditaire diminuant les capacités physiques ou mentales.
Il est souhaitable de procédé à la présentation des animaux apparentées : Parents, frères, sœurs, descendant,… le plus grand nombre possible afin d’établir le caractère héréditaire.
Ensuite, il faut :
1-Vérifier l’identité de l’animal
2-Vérifier le carnet de santé, documents de santé, documents généalogiques, rapports,…
Ceci afin d’établir un «dossier» le plus complet possible afin qu’il puisse servir de référence le jour ou l’éleveur devra à nouveau consulter le vétérinaire.
CONSEILS D’ELEVAGE :
Pour les maladies pour lesquelles des tests sont disponibles, il faut les utiliser.
En cas de maladies héréditaires, il faut se rappeler que 50% sont atteints et 50% sont sains, en conséquence «Il ne faut pas tuer les mouches à coup de canon» en sacrifiant systématiquement les races en question.
Il faut être vigilant lors de la rédaction des standards d’expositions aux conséquences éventuelles sur la santé des chats (Hyper-type).
En 2010, le congrès de l’AFVAC se tiendra au CNIT de Paris-La Défense du 10 au 12 décembre (La journée éleveurs félins/vétérinaires sera le 9 décembre 2010).
Catherine Millet – novembre 2009