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Congrès AFVAC 2011

LA SELECTION EN ELEVAGE FELIN

 

LA SELECTION EN ELEVAGE FELIN

AFVAC – 7ème rencontres «Eleveurs félins/vétérinaires»à Lyon le 1er décembre 2011

 

INTERETS ET LIMITES DE LA CONSANGUINITE (P. BOSSE)

L’intérêt de la consanguinité

L’allèle A : Si récessif, il est rare. La consanguinité peut se fixer à l’état homozygote.

Comment se fait la création d’une race ou d’une espèce: (Ex: poil frisé chez le rex cornish)

Ils deviennent homozygote pour cela, une fois fixé ou pour faire appel à d’autres supports (chat de gouttière, par exemple) pour construire la race afin d’avoir un pool d’individus permettant l’homologation de la race. Autre exemple: Sélection d’une race fixée

Juste la sélection : On garde une variabilité sur les types (un peu varié), si consanguinité, on obtient une diminution de la variabilité mais plus d’homogénéité.

Les limites de la consanguinité

Exemple : Allèle pathologique (crée une maladie héréditaire) fait apparaître rapidement les homozygotes malades.

La dépression consanguine 

Gènes favorables et défavorables (taille plus petite, diminution de la production de lait,…).

En souris : sur 20 lignées avec mariages frère/sœur, lorsqu’ils sont arrivaient à 100% de consanguinité, il n’y avait plus qu’une lignée capable de reproduire.

Sur les 19 autres lignées, la prolifération a rapidement chutée, jusqu’à l’extinction (1 souriceau puis plus rien).

Les effets de la dépressions consanguine ne touchent pas de la même façon les différentes espèces et/ou les lignées (la taille des portées, le comportement maternel, la survie néo-natale, les paramètres immunologiques,…)

Cependant, il n’y a pas de consanguinité sans race.

Il faut vérifier que les géniteurs ne sont pas porteurs de maladies transmissibles et sélectionner les chatons les plus vigoureux.

Pour ne pas monter de plus de 1% par génération, il faut 12 mâles et 250 femelles.

En lignées, pour ne pas monter de plus de 5% par génération, il faut 3 mâles et 15 femelles.

Pas d’ancêtre commun à 4 générations permet de ne pas monter trop vite.

Pour éviter une consanguinité trop rapide sur une race, il faut un maximum de mâles et gérer le même nombre de mâles dans la descendance afin d’éviter le « goulot d’étranglement ».

Afin d’éviter cela il faut un organisme (INRA). Les mâles (via semence) tournent parmi les femelles.

Lorsque l’on arrive à 50% de consanguinité : Il faut que plusieurs éleveurs ayant fait des travails différents (sélection) travaillent ensemble. Cela permet, en croisant, de redescendre le taux de consanguinité.

Les clubs de race et les juges doivent accepter une variabilité de type et non figer un type.

Exemple du Mérinos de Rambouillet fermer depuis plus de 200 générations avec une bonne gestion du cheptel et 50% de consanguinité.

 

UTILISATION RAISONNEE DES REPRODUCTEURS (M-B PAUTET)

LES EXCES DE LA SELECTION - STATISTIQUES - QUE DISENT LES CHIFFRES :

L’importance de la variabilité génétique

Les statistiques sont un outil mis à la disposition des clubs de race et des éleveurs. C’est un état représentatif de la population de chaque race en France, rendu possible par le Livre d’Origine unique tenu par le LOOF. Les statistiques sont mise à jour tous les six mois.

La plupart des races félines sont à faibles effectifs.

Seules 8 races atteignent les 1000 naissances par an : Persan/Exotic, Maine-Coon, Sacré de Birmanie, Chartreux, Norvégien, British, Bengal et Ragdoll.

20% des étalons font 50% des chatons ; 50% des étalons font 80% des chatons.

En concours, il ne faut pas mettre la barre (critères de jugement) des «champions» trop haute afin d’éviter que les super-titrés soient peu nombreux car ensuite ils sont trop utilisés comme reproducteurs.

Il y a environ 2 fois plus de femelles reproductrices que d’étalons. Concernant l’âge : Femelles et étalons reproduisent relativement jeune (à partir d’un an avec un pique à 2 ans).

La taille des portées : Il y a une corrélation entre la stature de la race (exemple : Maine-Coon) et le nombre de chatons. La portée moyenne est de 3,2 chatons (Singapura : 2,31 chatons ; Maine-coon, Sibérien, Norvégien  mais aussi Burmese anglais, Thaï, Tonquinois et Chartreux, 3,5 chatons).

Le coefficient de consanguinité traçable, par ascendance, sur tous les chats.

Les races ayant une généalogie plus importante (Sacré de Birmanie, Chartreux, Sphynx), l’étude porte sur 8 générations et plus. Sur les autres, la moyenne est de 4 générations.

Sur les races dont on connaît mieux la généalogie, les taux de consanguinité est souvent plus important.

Sur la base des généalogies connues du LOOF, la répartition moyenne est d’environ 4% par portée et de 3,7% par individu. La grosse majorité est de 3% de consanguinité. La moyenne par race va de 2,7% à 10%.

On pourrait s’attendre à trouver une corrélation nette entre le coefficient de consanguinité et la taille de la population, mais ce n’est pas une règle générale. Par exemple, le Mau égyptien, le Tonkinois ont des taux inférieurs à la moyenne (toutes races confondues).

Enfin, environ 29% des saillies sont des saillies extérieures. La proportion varie d’environ 15% (Selkrik et Thaï) jusqu’à 40% (Russe et Sibérien).

L’importance de la variabilité génétique

La grande majorité des races félines sont à petit effectif. Le but est de garder la variabilité.

Comment y parvenir :

Les moins

Les plus

Attraction d’un standard

Importation de chats d’ascendances différentes

Refus de saillie extérieure

Pratiquer la retrempe

Stérilisation précoce

Ne pas tous stériliser

Un faible nombre de reproducteurs va entraîner une perte d’allèles et favoriser la fixation de caractères. Le % d’individus homozygotes pour différents locus va donc augmenter et entraîner une réduction de la variabilité génétique de la race.

Il est donc important pour les clubs de race et les éleveurs de garder une certaine variabilité pour que la race soit plus résistante et capable de survivre à des conditions susceptibles de faire ressortir une vulnérabilité.

Tout le travail de l’éleveur sélectionneur est de réaliser le meilleur compromis possible entre « sélection » pour se rapprocher le plus possible de ses critères de standard (chat idéal) et « variabilité génétique » par le choix de ses lignées.

Pour finir, rappelons la définition zootechnique d’une race :

« Ensemble d’individus partageant un certain nombre de caractères morphologiques :

  • distinctifs (les distinguant des autres races) ;

  • homogènes (uniformité de certains caractères au sein de la race) ;

  • fixés (transmissibles de façon stable à leur descendance). »

Les éleveurs sélectionneurs ont un rôle crucial. Ils sont des funambules qui doivent maintenir un délicat équilibre entre diversité et sélection.

Trop de diversité, et la race « éclate ». Il n’y plus d’homogénéité voire une perte de certains caractères distinctifs propres à la race.

Pas assez de diversité et la race est à la merci de la première vulnérabilité.

L’élevage consiste donc à naviguer entre ces deux extrêmes.

 

Vous pouvez retrouver les statistiques du LOOF, par race, en suivant le lien suivant :

http://www.loof.asso.fr/stats/intro_stats.php

 

LES HYPERTYPES (C. BASTIDE)

LES EXCES DE LA SELECTION – L’HYPERTYPE

Définition de l’hypertype : « Animaux qui exagèrent leur type à l’excès.

Il faut bien faire la différence entre la subjectivité et l’esthétique (ce qui est beau et ce qui ne l’ai pas).

On rencontre des problèmes d’hypertype dans toutes les espèces et les races. Exemple, la vache Prim’Holstein (pour faire du lait), la vache blanc-bleu Belge (fixer le gène « culard » pour avoir plus de viande), …

Chez le chat, on rencontre peut de cas d’hypertype. La brachycéphalie est le principal problème (Persan/Exotic, Burmèse américain).

Le chat est assez peu touché par ce type de phénomène car la sélection des races est assez récente (moins de 200 ans) et les variations morphologiques encore limitées.

Attention toutefois à la course au « toujours plus » (plus grand, plus gros, plus rond…). Chez certaines races, le gigantisme provoque des problèmes articulaires (jarret clos, dysplasies) .

Il ne faut pas confondre « le type » avec « le standard », le « concours d’élevage » avec « le show ». Qui est responsable : Le juge ? L’éleveur ? Qui est le 1er ?

Il y a une pression importante de toute part. Le choix des juges en concours a un rôle primordial et la tentation est grande de choisir de préférence un animal au physique spectaculaire au détriment d’un autre, moins impressionnant mais correspondant mieux au standard.

Exemple : Le Siamois. De a fin du 19ème siècle au 21ème siècle, il a eu une grande évolution suite à la différenciation des races. Il n’a pas de problème de santé dû à l’évolution du type (grandes oreilles).

Le rôle du juge est fondamental. Il ne faut pas systématiquement choisir le chat spectaculaire, top show. Il faut savoir s’arrêter et ne pas systématiquement nominer l’hypertype.

Toujours vérifier la bonne conformation au standard. Pénaliser tout caractère délétère. Regarder d’abord la morphologie des chats, ses aplombs.

Avoir une bonne connaissance zootechnique. Ne pas hésiter à modifier un standard, si besoin (exemple : Narines pincées chez le Persan, il y a quelques années).

Ne pas oublier que les éleveurs sont les meilleurs connaisseurs de la race.

 

GROUPES SANGUINS ET SELECTION (C. DUMON)

I - LES GROUPES SANGUINS ET LA CONDUITE DE L’ELEVAGE.

L’existence des groupes sanguins dans l’espèce féline a été mise en évidence en 1912 (Ingebringstein). Les travaux successifs de Holmes (1953), Eyquem (1962) puis de Auer et Bell (1981) ont permis de clarifier et d’expliquer certains accidents de transfusion sanguine et d’isoérythrolyse néonatale.

Ce qu’il faut retenir :

Il y a 3 groupes sanguins, donc 3 phénotypes chez le chat : « A », « B » et « AB », d’ou la déduction qu’il existe 3 allèles « A », « B » et « AB » homozygote et hétérozygote. « A » étant dominant sur « B », lui-même sur « AB ».

30% de « A » ont des anticorps de groupe « B »

90% de « B » ont des anticorps de groupe « A ».

« AB » : pas d’anticorps.

Le groupe « A » est dominant par rapport au groupe « B » et les chats de ce groupe sont soit homozygotes A/A (paire d’allèles identiques pour un caractère donné) ou hétérozygotes A/b (paire d’allèles différents pour un caractère donné).

L’allèle « B » étant récessif sur l’allèle « A », tous les chats du groupe « B » seront homozygotes « b/b ».

Le groupe « AB » est extrêmement rare (environ 1% de la population féline). Il se comporte comme un autre allèle dominant sur « B » et récessif sur « A » et leur génotype est donc « AB/AB » ou « AB/B ».

Chez le chat, à la différence de l’homme, il n’y a pas de facteur Rhésus, ni de donneur ou receveur universel.

Les différents groupes sanguins sont déterminés par la présence de marqueurs sur la membrane des globules rouges et par la présence d’anticorps dirigés contre les marqueurs des autres groupes.

En conséquence, il y a de graves réactions d’incompatibilité lors de transfusions sanguines (donneur et receveur de groupes différents), mortalité néonatale du chaton (isoérythrolise) issu de parents de groupes sanguins différents.

Une récente étude a démontré qu’il existe un autre antigène des globules rouges (MIK). Cela pourrait expliquer certaines réactions d’hémolyse aiguë lors de transfusion incompatible (à la 2ème transfusion seulement). Ne s’applique pas aux problèmes de néonatalité.

Prévalence des groupes sanguins selon les races 

Globalement et selon différentes études, 73 à 85% des chats sont de groupe « A », 15 à 26% de groupe « B » et, entre 0,4 à 1% de groupe « AB ».

Dans certaines races, tous les individus sont du groupe « A » (Siamois, Tonkinois, Orientaux, Burmese, American Shorthair, Bleu Russe). Pas de problème de transfusion ni d’isoérythrolyse.

Le groupe « B » est rare chez l’Européen (1%) mais présent chez 15 à 59% des chats chez les Persans, Maine-Coon, Norvégiens, Sphynx,…. Pour ces races, il faudra prendre en compte les risques de transfusion et d’isoérythrolyse.

L’isoérythrolyse néonatale :

Cela se produit lorsque le groupe sanguin de la mère est différent de celui de son chaton.

Les anticorps de la mère apportés par le colostrum entraîne une destruction des globules rouges, si la mère est de groupe « B » et les chatons de groupe « A » (homozygote ou hétérozygote) ou « AB ».

Exemple 1 : CHATTE DE GROUPE « B », PERE « A » HOMOZYGOTE (A/A)

\ Chatte B

Chat AA \

b

b

A

Ab

Ab

A

Ab

Ab

Tous les chatons seront “A” hétérozygotes avec génotype “Ab” (“A” porteurs de “b”) donc 100% isoérythrolyse

Exemple 2 : CHATTE DU GROUPE « B », PERE « A » hétérozygote

\ Chatte B

Chat Ab \

b

b

A

Ab

Ab

b

bb

bb

50% des chatons seront “B” comme leur mère (donc 0 risque) et 50% des chatons seront “A” génotype “Ab” (risque d’isoérythrolyse)

 

Isoérythrolyse : Les rares individus « AB » sont à assimiler au groupe « A ».

 

Symptômes de l’isoérythrolyse néonatale :

L’importance de l’hémolyse ainsi que la rapidité d’évolution de la maladie varient selon les individus y compris de la même portée. Les symptômes observés dépendent du titrage en anticorps du colostrum, de la quantité de colostrum absorbée par le chaton et de la qualité de l’absorption intestinale. On rencontre 3 stades cliniques différents : Suraiguë, aiguë et subclinique.

La forme suraiguë : Mort subite du chaton, quelques heures après l’absorption du colostrum sans signes annonciateurs et sans que l’autopsie ne révèle la moindre lésion macroscopique.

La forme aiguë : Entre 3 et 8 jours, on observe des symptomes de dépérissement progressif associé à une forte hémoglobinurie (urines brun foncé) ainsi qu’à un ictère hémolytique (couleur orangée des muqueuses).

La forme subclinique : Les chatons tètent normalement. Ils ont une croissance à peine ralentie mais, le plus souvent, présentent une nécrose de l’extrémité de la queue.

Ces cas seraient liés à une faible prise de colostrum et sont confirmés par une anémie modérée et un test de Coombs positif.

Le diagnostic clinique sera confirmé par la détection d’hémoglobine dans les urines à l(aide de bandelettes réactives, par une formule sanguine et par la détermination des groupes sanguins de la mère et des chatons.

 

II – CONDUITE A TENIR EN ELEVAGE :

Dans les races présentant des problèmes de groupes sanguins, il convient de déterminer le groupe sanguin des reproducteurs et d’en tenir compte pour les accouplements.

Ensuite, 3 options sont possibles au niveau de la conduite de l’ élevage.

1 – Eliminer de la reproduction les chattes du groupe « B ». L’utilisation exclusive de femelles du groupe « A » ne présentant aucun risque quelque soit le groupe sanguin du mâle.

2 – Accoupler les femelles de groupe « B » exclusivement avec des mâles du groupe « B » car tous les chatons seront du groupe « B ».

3 – Si pour des raisons zootechniques le croisement d’une femelle du groupe « B » avec un mâle de groupe « A » présente de l’intérêt, le problème sera le suivant :

  • Le mâle est homozygote (AA) et tous les chatons seront du groupe « A » (génotype Ab) et donc présenteront des signes d’isoérythrolyse.

  • Le mâle est hétérozygote (Ab) et statistiquement 50% des chatons seront du groupe « A » (génotype Ab) donc condamnés à l’isoérythrolyse et 50% seront du groupe « B » (génotype bb) et ne présenteront aucun risque.

 

Dans tous les cas, il faudra assister à la mise-bas et opter pour une des solutions ci-après :

  • Solution empirique : Séparer pendant 48h tous les chatons de la mère à la naissance sans se préoccuper du génotype du mâle (AA ou Ab). Il faut alors confier la portée à une autre chatte de l’élevage bien entendu du groupe « A » et en lactation. Si ce n’est pas possible, il faudra apporter aux chatons un substitut de colostrum jusqu’au moment ou l’on pourra les remettre avec leur mère.

  • Solution scientifique : Déterminer le groupe sanguin des chatons (test rapide avec une goutte de sang ombilical). Si le mâle est de groupe « A » hétérozygote (Ab), une partie de la portée sera du groupe « B » (bb) et pourra être laissée avec la mère. D’autres chatons seront du groupe « A » (Ab) et devront temporairement être séparés de la mère.

 

III – CONCLUSION :

Les éleveurs et vétérinaires disposent de différentes possibilité pour déterminer le groupe sanguin des chats afin d’éviter les accidents de transfusion et de maîtriser les problèmes d’incompatibilité d’accouplement en élevage (laboratoires Antagène, Génindexe, tests ALVEDIA, KITVIA, test d’agglutination croisé).

 

GENETIQUE ET PATHOLOGIE (G. QUENEY)

ORIGINES ET GESTION DES MALADIES

Il est important, pour les éleveurs, de comprendre à quoi est due une maladie génétique, comment elle apparaît, comment elle progresse et comment limiter l’émergence de ces maladies et enrayer leur progression.

Chez le chat, c’est environ 270 maladies qui sont décrites.

Sur la base de données OMIA (Online Mendelian Inheritance in Animals), 298 traits génétiques sont répertoriés (maladies et caractéristiques morphologiques comme la couleur, la longueur du pelage)) parmi lesquels 38 sont connus au niveau moléculaire (gène et mutation identifiés :

http://www.omia.angis.org.au/

Sur la base de données OMIM (Online Mendelian Inheritance in Man), c’est 7037 traits génétiques de l’homme, qui sont répertoriés :

http://www.omim.org/

Chez l’homme, il y a donc 20 fois plus de maladies héréditaires connues, que chez le chat. En revanche, la fréquence d’individus porteurs dépasse rarement 1% chez l’homme alors que chez le chat, elle dépasse souvent 10%.pour atteindre 20 à 50%.

Quelle est la cause d’une maladie génétique

La différence de fréquence de maladies génétiques entre l’homme et le chat s’explique par la sélection artificielle faite chez le chat.

Les modalités de sélection, voir les excès de la sélection ont conduit à l’émergence de maladies génétiques invalidantes. La situation est équivalente chez le chien.

Mécanismes à l’origine de l’émergence des maladies génétiques

La sélection artificielle va à l’encontre des accouplements aléatoires et conduit donc à faire augmenter la fréquence des allèles délétères. Comme le génome de chaque individu comporte des dizaines d ‘allèles délétères, la sélection artificielle conduit inéluctablement à faire émerger une ou plusieurs maladies génétiques au sein de chaque race de chat.

Les reproducteurs sont souvent choisis sur un nombre restreint de critères morphologiques (couleur, longueur ou texture du pelage, conformation de la tête, des oreilles, …) . La consanguinité, la sur-utilisation des reproducteurs, des populations en faible effectif, les croisement entre race, sont des facteurs à l’origine de l’émergence des maladies génétiques.

Recommandations pour enrayer une maladie génétique

Afin d’éviter de produire une descendance avec des chatons atteints et d’en limiter l’incidence héréditaire dans la race, il ne faut pas faire reproduire entre-eux des chats atteints. Il faut accoupler les chats porteurs avec des chats sains.

Ce n’est pas toujours facile car certaine maladie se déclare tardivement et l’animal a déjà reproduit. Il n’existe pas toujours de test génétique et il devient difficile de détecter les animaux porteurs ou non.

Inclure des animaux porteurs dans la reproduction permet de ne pas dégrader la diversité génétique globale d’une race (garder un nombre suffisant de reproducteurs).

Conclusion

Toute sélection intensive conduira irrémédiablement à l’émergence de maladies génétiques.

 

LE CHAT, MODELE EN REPRODUCTION DES FELIDES SAUVAGES (X. LEVY)

Le cycle ovulatoire du chat se rapproche des félins sauvages mais pas pour tous : ovulation provoquée chez certains (tigre, ocelot guépard) ; ovulation spontanée chez d’autres (Lion,,..).

La chatte a une anatomie miniature par rapport à la chienne. On retrouve cela chez certains félins sauvages, par exemple, le tigre qui a un vagin plus petit que celui de la chienne.

Chez la chatte, si on déclenche trop tôt l’ovulation, les ovules ne sont pas assez mures. Si on déclenche trop tard, c’est pareil, il n’y a pas de gestation.

Il faut donc déclencher au bon moment.

Chez le mâle, la récolte n’est pas évidente, ni la conservation. Le volume d’éjaculation n’est pas énorme (30 à 40 microlitre).

Exemples comparatifs :

1 chat : 1 prélèvement = 1 chatte inséminée (si congélation : 2 prélèvements /1 chatte)

1 chien : 1 prélèvement = 4 chiennes

1 taureau : 1 prélèvement = 1000 inséminations

On doit contrôler la qualité de la semence. Chez le chat, la quantité rend cette étape difficile (1 goutte).

La consanguinité n’a pas de rapport avec la faiblesse de la qualité de la semence.

La conservation de la semence : Maintenant, on peut congeler et obtenir une bonne qualité lors de l’utilisation.

Le clonage : Il est maîtrisé chez le chat mais le taux de réussite est extrêmement faible. Il faut, en moyenne, 50 chattes pour une gestation conduite et le prix est exorbitant !

FIV – Transfert d’embryon : Chez les espèces sauvages : 20% de réussite.

 

TABLE RONDE : APTITUDE A LA REPRODUCTION ET SELECTION (X. LEVY)

Selon la thèse du Pr Fontbonne, l’étalon, plus il fait de saillies, plus il est bon.

Pour qu’une saillie fonctionne, il faut que la femelle soit saillie de manière forte et répétée dans un temps rapproché.

Si le mâle n’a pas de libido, il saillie mal.

L’ovulation a lieu, en principe, dans les 12h et au plus tard, dans les 24h.

Le mâle placé sous implant : Lorsque l’on retire l’implant, il y a un bon retour à la fertilité. Aucun recul sur les mâles pré-puberts (ni chat, ni félin sauvage). De plus, l’implant agit sur le comportement de l’animal : l’immaturité persiste.

Quand on fait de l’élevage, moins on se sert d’hormone, mieux on se porte.

 

                                                                                                                            CATHERINE MILLET – Décembre 2011